Hypérion

Hypérion

Aujourd’hui un petit billet sur des bouquins que j’ai lus récemment : j’ai terminé le cycle Hypérion (pour attendre), je vais essayer de te raconter (sans trop spoiler) de quoi ça cause, ce que j’ai aimé, et ce que j’ai moins aimé.

Hypérion 1

Ça parle de quoi ?

Alors le « cycle » Hypérion, c’est 2 livres : « Hypérion » et « la chute d’Hypérion » découpés dans l’édition que j’ai lu, en 4 volumes (en tout, 2 par livre quoi) d’environ 300 pages chacun. C’est donc pas hyper long mais un peu quand même, Hypérion quoi !

Voilà voilà, donc … l’histoire en rapide : ça se déroule au 28ème siècle après Jean-Claude, et l’humanité a colonisé la galaxie. L’expansion de l’humanité s’est faite avec des vaisseaux qui voyagent à une vitesse qui semble proche de celle de la lumière. Ce qui veut dire quand même assez lent pour faire des voyages lointains, ça peut prendre plusieurs années pour rejoindre de nouveaux systèmes. Par contre une fois sur place, il y a possibilité de déployer des portails de téléportation (un peu genre stargate) qui rendent le déplacement instantané.

indeed

L’humanité s’est donc répandu dans la galaxie et elle a bien fait vu qu’elle a fini par détruire la terre à cause, semble-il, d’une malheureuse erreur de calcul (c’est balo). Les planètes habitables sont donc reliées par un grand réseau de portails de téléportation : le « Rets » et unifiées dans un même système politique : l’hégémonie (qui semble être une sorte de démocratie sociale libérale un peu molle et chiante). Toutes les planètes ? Non car une planète résiste encore et toujours…

Enfin elle ne résiste pas vraiment, mais disons que même si Hypérion est habitée par des humains et fait plus ou moins partie de l’hégémonie (sous la forme de colonie), elle n’a pour l’instant pas été incluse dans le Rets. C’est qu’il faut dire que sur cette planète vie également le Gritche (ou « seigneur de la douleur » ce qui fait, convenont en, plus sérieux), une charmante bestiole de 3m. de haut, avec 4 bras, recouverte intégralement d’une carapace de métal, et hérissée de lames tranchantes comme des rasoirs. Il a la faculté de se déplacer dans le temps et s’amuse à empaler les humains qu’il rencontre sur un immense arbre métallique où ils souffrent pour l’éternité (sympa).

Chuck-Norris-Approves

Il y a aussi d’autres trucs chelou sur place, comme les tombeaux du temps qui se déplacent à l’envers dans le temps, et du coup les IAs ne sont pas super chaudes pour rattacher ce monde au Rets tout de suite.

Oui, car il y a des IAs « fortes », elles sont à peut prêt entièrement autonomes de l’humanité et existent, en gros, dans un cybermonde: l’infosphère (dont le web semble être une prémisse prometteuse). Les IAs travaillent en collaboration avec l’hégémonie et on leur a délégué beaucoup de chose (toute activité scientifique, la gestion du système de téléportation, et un rôle important de conseiller politique car elles peuvent faire de la prévision).

xkcd

Il y a enfin aussi les « Extros », une branche de l’humanité qui voyage en permanence dans l’espace et qui a continué à évoluer pour s’adapter à l’apesanteur et à la vie dans l’espace. Ils sont pas vraiment copain avec l’hégémonie et les IAs et jouent un peu le rôle de méchants.

Voilà à partir de là l’histoire c’est qu’un groupe de 7 pèlerins est envoyé rendre visite au Gritche à cause d’une prophétie…

Hypérion

Donc dans le premier bouquin, en gros ça raconte le voyage des pèlerins en direction d’Hypérion puis des tombeaux du temps. Mais en fait ça c’est un peu un prétexte puisque ça permet surtout aux 7 pèlerins de raconter leurs histoires, d’où ils viennent et quel rapports ils ont avec cette planète.

Hypérion 2

Ce que j’ai bien aimé :

C’est d’ailleurs ce que j’ai bien aimé avec ce livre, en fait à travers ces 7 histoires ça fait presque un recueil de nouvelles sur l’univers d’Hypérion. Ça permet d’en apprendre pas mal sur l’univers, à travers des visions différentes. C’est plutôt bien écrit, et l’histoire principale fait un liant entre les histoires individuelles, donc j’ai trouvé ça vraiment pas mal.

L’univers est aussi bien sympa, bien complet, et plutôt bien pensé comme futur possible à partir du moment où on accepte les hypothèses technologiques : IA forte, voyages interstellaires, portails de téléportation.

Ce que j’ai moins aimé

Bah même si l’univers est sympa, il m’a fallu quand même pas mal de temps pour « rentrer » dedans. C’est souvent le cas avec la SF, mais bon voilà.

En fait le problème avec Hypérion c’est qu’en fait il y avait régulièrement des trucs qui m’en faisaient « sortir ». A savoir : les références culturelles qui permettent beaucoup trop facilement de dater l’écriture (fin XXeme). L’auteur fait pas mal de références culturelles, et la distribution dans le temps de ces références se concentre un peu trop sur notre époque ce qui apparaît comme pas logique. Pour une histoire qui se passe dans un futur lointain il devrait y avoir beaucoup plus de références à leur passé proche qu’à leur passé lointain (notre présent ou passé proche). J’ai fait une petite courbe pour expliquer ça (MAD EXCEL SKILLZ) :

HypérGraph

En gros si on classe le nombre de références culturelles en fonction de leur date, il y a dans Hypérion (courbe bleue) un méchant pique autour du 20ème siècle qui permet de dater le truc (alors qu’une courbe « normale » de références culturelles au 28ème siècle devrait ressembler à la courbe rouge). Ca à l’air d’un enculage de mouche sans importance (et en vrai c’est pas aussi abusé que sur mon graphique), mais pour moi, ça suffit à me faire sortir de l’histoire parce qu’il est clair quand le truc a été écrit.

Voilà après le côté « religieux » m’a un peu emmerdé. C’est pas trop ma tasse de thé (c’est personnel) et il y en a quand même un bon paquet : deux personnages sont quand même explicitement caractérisés par leur religion (un curé et un juif).

La chute d’hypérion

Alors le deuxième bouquin, c’est la suite du premier, on reprend l’histoire des 7 pèlerins une fois arrivés aux tombeaux du temps. C’est donc là logiquement que va avoir lieu l’essentiel de l’action, c’est la possibilité de finir l’histoire et d’en apprendre plus sur le monde.

ChuteHypérion

Ce que j’ai aimé :

Bah justement cette possibilité d’en apprendre plus sur le monde, qui comme je l’ai dit plus haut est riche et intéressant.

Et c’est tout ? euh oui.

not impressed

Ce que j’ai moins aimé :

Bah voilà, les défauts que j’avais vus dans Hypérion restent présents.

Contrairement au premier volume l’auteur a adopté un mode de récit plus classique, on est plus sur le recueil de nouvelles déguisé, dommage j’avais bien aimé.

Et en plus, en creusant un peu, certains aspects du monde perdent en intérêt ou en crédibilité, forcément quand on commence à parler de trucs qui se déplacent dans le temps ou de religion / spiritualité a un moment c’est la rationalité qui trinque.

religion

Donc au final l’intrigue m’a plus lassé qu’autre chose et j’avais un peu hâte que ça se termine.

Verdict final

Du coup cette lecture m’a laissé un sentiment super partagé. J’ai plutôt bien aimé (sans adorer non plus) le premier, j’ai été vite lassé par le second (même si c’est sympa d’avoir la fin de l’histoire).

L’univers est vraiment sympa, et il est bien servi dans le premier livre par l’approche de l’auteur, dans le second beaucoup moins. J’aurai tendance à recommander le premier, mais je pense qu’il doit être possible de s’y arrêter. Ça va faire hurler les fans, mais je crois que j’aurai pu me contenter de lire le premier et de regarder vite fait comment ça se termine et les quelques infos supplémentaires sur l’univers en lisant wikipedia.

Du même auteur j’ai largement préféré l’échiquier du mal, lu il y a longtemps.

Une réaction au sujet de « Hypérion »

  1. Yep je viens de me faire toute la série Endymion et tout. Tu devrais peut-être lire la suite ou au moins au début cela va te plaire ya des histoires avec des curés 😉 La suite est beaucoup plus orienté religion je te laisse te faire un avis ou en discuter au HF :p

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