Top 7 des philosophes antiques qui tabassent, le 4ème va choquer ta maman!!!

Top 7 des philosophes antiques qui tabassent, le 4ème va choquer ta maman!!!

Aujourd’hui on va parler de « Qu’est ce que la philosophie antique », le livre de Pierre Hadot.

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Ha… voilà un livre qui me faisait envie depuis longtemps. Généralement je me fais une grosse commande de bouquins par an, 10-15 bouquins d’un coup. Principalement parce qu’au moment où je commence à acheter des livres je passe en mode obsessionnel et je me dis « ah, celui là à l’air pas mal, et celui ci aussi, et ça tiens et puis ça… » et paf en quelques minutes j’ai un panier plein et je pars pour à peu près un an tout en laissant derrière moi quelques bouquins, déjà repérés mais qui rentraient pas dans mon panier. Eh bah celui c’était déjà un recalé de la tournée précédente donc ça faisait un peu plus d’un an qu’il me faisait de l’œil, autant dire que j’étais content de l’attaquer. Et j’ai pas été déçu.

C’est quoi ce titre ?

Le titre est à la fois une très bonne description du contenu, et un euphémisme abominable puisqu’il devrait être complété ainsi:

Qu’est ce que la philosophie antique, et pourquoi c’est intéressant et actuel

bon on reste encore dans un méchant euphémisme là, va falloir faire mieux, essayons:

Top 7 des philosophes antiques qui tabassent, le 4ème va choquer ta maman!!!

Ouai, voilà.

Bon maintenant j’ai promis un top, va falloir le faire (en plus y’aura un guest multi millionnaire qui chevauche un raptor). Mais avant, je te parle vite fait du contenu du livre.

Le livre

Bon c’est un livre assez académique, mais qui se lit bien, même sans grande connaissance préalable.

De quoi ça parle

Comme je l’ai dit, le titre du bouquin est assez représentatif. Qu’est ce que la philosophie antique? Pour creuser la question:

  1. L’auteur regarde d’abord ce qu’il y avait avant: les présocratiques.
  2. Ensuite, il tente de définir avec Socrate la figure du philosophe antique.
  3. Puis il présente dans l’ordre chronologique les différents courants de la philosophie antique, de Socrate à l’époque Impériale.
  4. A partir de là il déroule son analyse des points communs et sa thèse principale
  5. Enfin il présente comment ce mouvement s’est arrêté et ce qui a pu en perdurer

Bref, un plan très classique (origines, définitions, variantes, analyses, conclusions), académique et efficace. Ca donne un panorama plutôt complet, et c’est précis sans être assommant. C’est globalement très bien écrit. Certains passages sont mieux que d’autres, il y a des morceaux que j’ai trouvé absolument épiques dans la description des écoles hellénistiques (je suis encore surpris que la lecture d’un bouquin aussi académique puisse être à ce point plaisante).

La thèse principale: la philosophie comme mode de vie

Le bouquin s’articule entièrement autour d’une thèse unique, qui répond au titre:

– Qu’est ce que la philosophie antique ?
=> C’est un mode de vie.

la philo comme mode de vie VS la philo comme discipline académique

La première implication de cette réponse, est d’opposer le philosophe antique, à l’image qu’on se fait du philosophe moderne.

Le philosophe moderne sera volontiers décrit comme un savant, un intellectuel, un mec qui pose du concept, qui essaye de répondre à des questions que tout le monde (ou plus probablement personne) se pose, sans que ces réponses ne changent quoi que ce soit à sa vie ou au monde. Bref un as de la branlette intellectuelle.

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A l’inverse, la figure du philosophe antique qui émerge du livre, est avant tout celle de quelqu’un qui a fait le choix d’un mode de vie. Sa pensée philosophique se veut donc plus concrète, plus à même de diriger les choix de l’individu. Et surtout il se l’applique à lui même en premier.

Le mode de vie prime sur la pensée

Au delà de cette opposition peut être un peu caricaturale entre le philosophe nu dans son tonneau et le philosophe pédant en chemise blanche, la primauté du mode de vie à une autre conséquence.

Puisque c’est le mode de vie qui prime, ça veut dire que la pensée philosophique elle même peut être secondaire. Elle peut donc être incomplète, non formalisée, voir même bancale, pas complètement rationnelle ou contradictoire tant qu’elle atteint son but.

Le but premier de la pensée philosophique antique n’est pas d’atteindre nécessairement la vérité et la connaissance, mais de transformer le mode de vie de l’humain. Si il faut pour cela s’appuyer sur des constructions intellectuelles un peu artificielle ça n’est pas forcément un problème pour le philosophe antique.

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Un bon exemple de ça est la conception des théories physiques antiques. Elles sont avant tout faites pour correspondre aux principes éthiques des philosophes qui les conçoivent, pas pour expliquer le monde avec exactitude, et sont donc construites complètement à rebours des principes scientifiques modernes. Bref, c’est pas qu’ils étaient trop manche pour mettre sur pied une démarche scientifique valide, c’est juste que c’était pas vraiment ce qu’ils cherchaient à faire.

Ce truc de la primauté du mode de vie est important, parce que si le but est bien de transformer le mode de vie de l’humain, il semble assez logique, vu la tartine de biais cognitifs qu’on se tape, de s’appuyer sur des constructions intellectuelle qui sont pas nécessairement 100% rationnelles.

Le Top

Bon je t’ai promis un top, je vais le faire !

Neumbeurre Séveun – Socrate

Bim! on attaque avec le darron des philosophes, l’accoucheur de la sagesse, le corrupteur de la jeunesse athénienne: Socrate!

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Bon on ne sait en fait pas grand chose du Socrate réel, puisqu’il n’a rien écrit, on ne le connaît donc que de façon indirecte, notamment par les écrits de ses disciples, notamment Platon. Mais quelque part, ça tombe plutôt bien qu’on ne sache pas grand chose, puisque si il y a un enseignement principale de Socrate, c’est de remettre en cause ce qu’on croit savoir pour finalement se rendre compte qu’on ne sait rien.

En fait Socrate, c’était une espèce de gros troll qui se baladait dans la ville et qui cassait les couilles des gens avec des questions. Et comme ça, rien que par son mode de vie et des dialogues bien ironiques il poussait les autres à réfléchir sur leurs valeurs, leurs connaissances et leurs actions, et à se changer eux même.

Ce qu’il en reste, à travers la figure qu’en on construit ses élèves, c’est l’archétype un peu mythique du sage:

  • Il n’a pas atteint la sagesse, il n’en a pas la prétention, mais il désir se rapprocher de cet idéal.
  • Il réfléchit sur lui même pour adapter ses actions à ses valeurs, au bien: une pensée concrète et une action réfléchie.
  • Il le fait pour lui, mais aussi pour les autres, parce qu’on ne peut être juste ou heureux tout seul.
  • Il est égal à lui même quelles que soient les circonstances, capable de profiter de l’abondance et de supporter la pénurie, il est autonome, il trouve son bonheur en lui-même.

Neumbeurre Siquze – Platon

C’est le disciple de Socrate qui a le plus percé dans le game, le fondateur de l’académie, inventeur du mythe de la caverne, auteur de la république et du banquet : Platon!

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Si avec Socrate, la pensée philosophique n’apparaît, quelque part, qu’en creux par rapport au mode de vie (le gars est surtout un gros troll); avec Platon on rentre beaucoup plus dans une pensée formalisée.

Pour lui, c’est le corps par ses désirs et passions, qui apporte le désordre dans l’âme, et qui rend les humains malheureux. Et pour s’affranchir de ces désirs et passions, il propose une méthode, directement inspiré de Socrate: le dialogue. Un dialogue franc et honnête entre deux personnes pour avancer ensemble et mieux se comprendre.

Et pour que ce dialogue puisse se faire dans de bonnes conditions, avec une écoute véritable (pas juste attendre que l’autre ai fini de parler pour dire ce qu’on envie), il faut que les deux parties participent à une séance de thérapie de groupe pour le cancer des testicules se soumettent à quelque chose qui les dépasse (transcendance): la raison, le logos.

Il défend donc une pré-existence des idées, des formes et des âmes, et le dialogue est une expérience concrète, vivante qui permet de rechercher le vrai, le bon, le beau. En gros le bonheur en dialoguant intelligemment avec des potes. Et du coup pour avoir suffisamment de gens avec qui dialoguer, il fonde l’académie, une communauté avec des enseignements, des exercices et des rites, pour vivre ensemble avec ses potes.

Neumbeurre Faïve – Aristote

Il a tenté de rassembler toutes les connaissances de son temps, posé les bases de la logique et de la démarche naturaliste, fondé le Lycée et déclenché des suicides collectifs, Aristote!

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Pour Platon, si le philosophe doit se détacher du corps et des passions, potentiellement il doit quand même diriger la cité, et l’académie à un projet politique, former des leaders. Pour Aristote, le philosophe doit se détacher encore plus, vivre éloigné de la vie publique et des incertitudes de l’action (qui sont causes de trouble). Au mieux, il conseille mais ne dirige pas, il se détache du pouvoir.

Et pour atteindre le bonheur, Aristote nous propose de se concentrer sur des plaisirs contemplatifs et notamment sur celui d’apprendre. Le plaisir que procure l’apprentissage est en effet durable: on est content quand on apprend, on est content de savoir, et généralement quand on connaît quelque chose, ça ouvre de nouvelle piste pour apprendre autre chose.

En fait le projet d’Aristote, c’est d’être chercheur: compiler de la connaissance et trouver le bonheur dans l’étude et la recherche, quel que soit le domaine: que tu te passionnes pour l’étude des papillons de nuit en Tanzanie, l’histoire des moulins à vent, ou la gravité quantique à boucle. Tu choisis ton sujet, tu t’y mets à fond et tu kif.

Neumbeurre Faurre – Diogène de Sinopes

Ah Ouh ! Bim on arrive sur le numéro 4, il va choquer ta mère, il vit nu dans tonneau, clash oklm le mec le plus badass de son époque et se branle dans la rue, c’est Dio Dio Diogène !

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Si avec Aristote on risquait peut être de s’éloigner un peu du côté mode de vie (même si s’en est un) pour trop se concentrer sur la branlette intellectuelle, avec Diogène et les cyniques, on se remet bien dans le concret.

Pour Diogène, l’origine du malheur des hommes, c’est les conventions sociales. Et il propose de les dénoncer et de revenir à la simplicité de la vie conforme à la nature. Et pour ça il faut réduire au maximum ses besoins, et se suffire à soi même:

« Le choix de la liberté ou de la totale indépendance à l’égard des besoins inutile, refus du luxe et de la vanité ».

Après, puisque conforme à l’enseignement de Socrate, une philosophie n’est pas un truc purement individualiste et qu’il faut donc toucher les autres et les aider à s’approcher de la philosophie, Diogène a une solution. Et on peut dire que pour le coup il suit bien le côté troll de Socrate et bascule même carrément dans le punk à chien.

Donc y’a plein d’anecdotes rigolotes sur les philosophes cyniques, qui chiait partout, se branlait dans la rue, clashait les gros balaises (comme le clash célèbre entre Alexandre le Grand et Diogène) et tout un tas d’autres trucs plus ou moins débile pour bien faire comprendre aux gens que les conventions sociales qu’ils suivait était des trucs arbitraires qui pouvait se dépasser.

Neumbeurre Sri – Zénon de Cition

On rentre dans le haut du classement… Il a fondé l’école du portique, reçu les clefs d’Athènes et s’est suicidé en retenant sa respiration juste parce qu’il s’était pété un doigt: Zénon !

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Zénon est le fondateur du stoïcisme, mais c’est bien parce qu’il fallait mettre un nom pour le classement puisqu’au final cette école rassemble de nombreux philosophes avec des apports successifs.

Une éthique

Pour les stoïciens, le bonheur n’est pas dans le plaisir ou l’intérêt perso mais dans l’exigence du bien moral, dicté par la raison et transcendant l’individu. Nous ne sommes d’ailleurs libres de rien, tout dépend de causes extérieures, notre seule liberté est la volonté de faire le bien, d’agir conformément à la raison.

La seule liberté de l’homme est une liberté de jugement sur ce qui de toute façon arrive, qu’on le veuille ou non. Du coup puisque ça arrive, autant accorder son jugement aux événements, considérer que tout ce qui arrive est bien, et trouver la paix.

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N’est moral, que ce qui dépend de nous, le reste est indifférent. A partir du moment où on fait de son mieux et qu’on agit en cherchant à être vertueux, on peut se désintéresser du résultat de nos actions car ce résultat ne dépend pas de nous.

Une physique

Pour soutenir cette éthique, les philosophes stoïciens avait aussi mis au point une vision du monde, une interprétation du réel, qui leur permettait de justifier leurs choix éthiques.

Pour eux, puisque la rationalité (le logos) prime sur tout, le monde est continue. Le monde n’est qu’un seul organisme, qu’un seul être vivant ou tout à rapport à tout, tout est dans tout, et tout à besoin de tout.

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le vivant est instinctivement accordé à lui même. Il tend à se conserver et à aimer sa propre existence et ce qui peut la conserver. Vivre conformément à la raison c’est vivre conformément à la nature.

Et pour que la rationalité, la raison soit présente partout dans l’univers, les Stoïciens imagine qu’il existe un truc physique, un souffle (pneuma) qui parcourt toute la matière.

Pour les stoïciens, l’univers est déterministe et rationnel, et leur physique considérait que l’univers était un tout, issu d’un créateur, gouverné par la raison (le logos), et animé d’une force pénétrant toute matière (le pneuma). Dans le temps infini se cosmos unique se répète infiniment.

Un mode de vide

Cette éthique stoïcienne et cette physique impliquent un mode de vie particulier, avec des exercices spécifiques destiné à se rapprocher de l’idéal: des exercices de logiques appliqués à la vie courante, s’entraîner à voir les choses sans les juger comme bonne ou mauvaise mais dans leur simple réalité physique, méditer sur la physique et apprendre à se voir comme une partie d’un grand tout, méditer sur la mort qui n’est qu’une transformation de matière, penser au pire pour s’y préparer et apprendre à profiter du présent, et atteindre un état d’attention permanente à ce qu’on est, ce qu’on pense et ce qu’on fait.

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Il faut aussi choisir ce qui répond aux tendances naturelles, l’amour de la vie, de ses enfants, des concitoyens, l’instinct de sociabilité et se mettre au service de la communauté humaine.

Loin de se détacher du monde, les stoïciens sont souvent des hommes d’actions. On pourrait imaginer qu’une doctrine qui prèche qu’on a aucun contrôle sur le résultat de nos actions pousse à ne rien faire. En fait non c’est juste qu’il faut essayer de faire au mieux et se désintéresser du résultat.

Neumbeurre Tou – Epicure

Fondateur de l’école du jardin, ne craignant ni les dieux, ni la mort, le philosophe du plaisir, YoLo Epicure !

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Là aussi, je vais parler de la philosophie globale de son école plus que de son cas particulier.

Une éthique

Pour les épicuriens, la recherche du bien et de la vertue (comme Platon, Aristote et les Stoïciens), est une illusion. La principale source du malheur c’est les craintes que les hommes ont au sujet de la mort et des dieux. Il faut s’en délivrer et rechercher le plaisir.

Alors évidemment l’image qu’on en a gardé et qui est associé au terme épicurien c’est une immense foire à la saucisse permanente avec des putes et de la coke. Bon c’est évidemment pas ça.

En fait Epicure propose une classification des désirs, il y a les désirs naturel et nécessaires (manger, boire, dormir), les désirs naturels mais superflus (avoir de la bonne bouffe, de la bonne picole et un lit douillet), et les désirs qui ne sont pas naturels car on ne peut jamais les contenter complètement (soif de pouvoir, de richesse, d’immortalité).

Et pour atteindre le bonheur, il faut se concentrer sur les plaisirs simple et s’entraîner à ne désirer que le minimum, le reste n’étant du coup que du bonus. Le plaisir ultime qu’on peut atteindre et de se contenter du pur plaisir d’exister.

Une physique

La aussi, les épicuriens ont conçu une physique. Et là aussi il faut bien la concevoir comme un outil au service de la philosophie, pas une explication scientifique du monde. Le but de la physique épicurienne est de guérir les hommes de la crainte des dieux et de la mort.

Pour ça, ils postulent que l’univers est du au hasard, composés d’atomes lancé dans le vide et que la matière n’est due qu’à des collisions entre atomes dus au hasard. Face a ce chaos aléatoire, le sage épicurien prend conscience de son existence pour ce qu’elle est : un unique et merveilleux hasard dont il faut être heureux.

L’homme n’a donc rien à craindre de la mort qui n’est qu’un retour d’atomes à un autre état, nous annihile complètement et du coup nous concerne pas (on aura plus froid aux genoux) ni des dieux qui n’ont aucun impact sur l’univers.

Les dieux existent pourtant bel est bien, mais ils n’ont aucun impact sur le monde, ce sont des images de perfection qu’on peut librement louer, contempler, ou pas (tu fais comme tu veux, de toute façon eux, ils s’en foutent).

« le sage comme les dieux plonge son regard dans l’infinité des mondes innombrables, l’univers clos se dilate à l’infini. »

Un mode de vie

Pour les épicuriens, il faut donc pratiquer une ascèse des désirs, se limiter aux désirs naturels et nécessaire, facile à combler pour pouvoir une fois ces désirs comblés accéder au plaisir pur de l’existence.

Cette vie simple s’accommode aussi de plaisirs intellectuels comme le plaisir de l’amitié et de la libre parole entre amis, mais aussi le plaisir de la connaissance, de l’apprentissage et de la contemplation de l’infinité de l’univers.

« Vivre dans une gratitude profonde envers la nature et la vie qui nous offre sans cesse, si nous savons les trouver, la joie et le plaisir. »

And Neumbeurre Ouan – Pyrrhon

Fondateur involontaire de l’école sceptique, l’homme qui s’en balec : Pyrrhon d’Elis !

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Pour ce numéro 1, c’est finalement un retour aux sources. Si Socrate nous a appris qu’on ne savait rien, c’est le gars Pyrrhon qui l’a peut être le mieux compris.

La philosophie de Pyrrhon, c’est qu’on ne peut pas juger si les choses sont bonnes ou mauvaises. Les philosophes se contredisent tous et leurs preuves demandent soit d’aller à l’infini soit sont basées sur des raisonnements circulaires. Et oui, si j’en fait mon numéro 1 c’est qu’au final, il tue un peu le game.

Tout est indéterminé et échappe à notre compréhension et nos actions ne sont déterminée que par les habitudes et les conventions. Face à ça, il faut adopter une attitude indifférente et suspendre son jugement.

Bref au final sa philosophie est peut être juste d’arrêter de philosopher.

Ce que j’en retiens

Bon, du coup que retenir de tout ça. Perso il me semble qu’il y a du vrai chez un peu tous, mais aussi que chacune individuellement peut mener à des bons gros excès.

On est de toute façon pas des êtres rationnels donc essayer de guider nos vies par un système complet peut pas vraiment marcher. Par contre on peut picorer un peu partout et choisir ce qui nous plaît, s’adapter et choisir telle ou telle philosophie en fonction des circonstances de:

  • Chercher comme Platon, le bonheur dans une conversation en bonne intelligence avec des amis
  • Se concentrer comme Aristote sur l’étude, la recherche et la contemplation des merveilles du monde
  • Se libérer comme Diogène des conventions sociales et les regarder pour ce qu’elles sont : de ridicules constructions humaines
  • Savoir faire face comme les Stoïciens aux coups du sort en se concentrant sur ce qu’on peut changer, et en faisant de son mieux tout en acceptant le cours du monde.
  • Savoir profiter des plaisirs simples et naturels comme les Epicuriens, et s’émerveiller du simple plaisir d’exister.
  • Se rappeler l’enseignement de Socrate et Pyrrhon et remettre en question régulièrement nos systèmes de pensée, nos croyances, ce qu’on croit savoir et ce qu’on considère comme vrai, et pas trop se prendre au sérieux.

La chute de la philosophie antique

Le bouquin nous parle aussi de comment ce foisonnement d’écoles de pensée et surtout de mode de vie à fini par disparaître.

L’époque impériale et les néo-platonicien

C’est évidemment un truc progressif, ça s’est pas fait d’un coup et ça n’a pas qu’une origine. Un premier point à prendre en compte est donc les transformations qui ont eu lieu dans ces écoles entre la période initiale (-300 AEC en gros) et la fin (+300 EC en gros).

l’évolution de l’enseignement

En fait avec le temps, l’enseignement philosophique a évolué. Initialement c’était un truc principalement oral, et un rapport direct entre le « maître » et les « élèves » (sans qu’il y ai forcément des masses de hiérarchie tout le temps, le but étant de se changer soi même ça peut impacter les deux parties). Et ça dérive petit à petit vers un truc plus centré sur l’écrit et le commentaire des textes anciens.

Du coup le machin perd un peu de son esprit, puisqu’il se concentre sur l’étude du savoir de mecs morts (censés avoir détenu) une vérité, et sur la nostalgie d’un age d’or, et moins sur l’échange direct et la réflexion (même si elle est encore présente à travers le commentaire).

les néo-platoniciens

Vers la fin, une nouvelle école philosophique apparaît: les néo-platoniciens.

Si c’est encore une école à part entière, on peut voir apparaître certains signes qui annoncent la fin. D’abord une tentative de fusion de plusieurs écoles du passé (Platon et Aristote principalement), qui peut sembler une bonne idée, mais qui montre aussi l’affaiblissement des traditions précédentes.

Et ensuite une dérive vers la théurgie: des rituels divin pour atteindre l’extase et la compréhension de la création. A partir de la l’homme ne peut plus se sauver seul et a besoin de l’intermédiation des dieux.

Raptor Jesus et la Chimay bleue

A partir de là, tout est prêt pour le grand fossoyeur de la philosophie antique, Raptor Jesus et sa clique de curetons.

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Raptor Jesus

Bon il ne s’agit évidemment pas du guignol en pagne qui s’est fait accroché à une croix. Lui avait probablement jamais entendu parlé des philosophes antiques et on sait de toute façon pas grand chose sur sa vie.

Non il s’agit surtout de ceux qui ont organisé la religion chrétienne et ça se passe principalement entre la fin du 1er et le 3eme-4eme siècle après JC (avec quand même quelques apports plus anciens quand les juifs d’Alexandrie ont commencé à s’intéresser aux textes grecs), et c’est le fait de gens qui avait la culture des philosophes antiques.

Ceux qui connaissent un peu la doctrine chrétienne, auront peut être tiqué sur les concepts stoïciens de créateur, logos et pneuma. D’ailleurs traduit en latin puis en Français ces deux termes grecs donnent : le verbe et l’esprit. On reconnaît la trinité chrétienne, le père (créateur), le fils (logos / verbe), l’esprit (pneuma). Sauf que là ou pour les philosophes grecs le logos est la raison humaine, la rationalité, c’est pour les chrétiens la loi de dieu.

Pour se faire accepter dans le monde greco-romain, la religion a pris la forme d’une philosophie, elle en a adopté et détourné certains concepts. Elle propose d’ailleurs en apparence les même choses: une éthique (l’enseignement chrétien), une physique (la genèse) et se veut mode de vie (morale chrétienne).

On ne discute plus le dogme

Mais voilà, elle en a revêtu l’apparence uniquement.

Les principales divergences sont le fait que l’homme ai besoin de dieu et de l’église pour atteindre le bonheur; l’abandon de la raison, remplacé par la loi de dieu; et un gros focus sur l’obéissance et la hiérarchie.

Mis entre les bonnes mauvaises mains, ça en fait un très bon outil de contrôle et de justification du pouvoir temporel.

Laisser infuser quelques siècles, et la philosophie « moderne » apparaît: elle peut discuter les concepts, mais elle n’est plus un mode de vie puisque celui ci est la chasse gardée de l’église : la morale chrétienne.

Le mystère de la Chimay bleue

Bon, ce livre m’a aussi permis de résoudre un petit questionnement qui me suivait depuis un moment.

C’est pas un grand secret pour personne, je porte pas trop les curés dans mon coeur (ha bon?). Et je me suis toujours dit, quand même, si y’avait qu’un seul truc à pas brûler dans l’église catholique, ça serait les monastères. Je veux dire: putain merde, la bière d’Abbaye, la chartreuse, le pinard.

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Comment une institution aussi maléfique peut produire de telles merveilles. Si j’avais été un peu moins attiré par les donzelles peut être que j’aurais même pris la tonsure. Je veux dire, rester enfermer entre poilus avec pour seule préoccupation de lire des bouquins et de fabriquer de la binouze…

J’ai eu ma réponse. En fait les communautés monastiques sont une émanation assez directe des communautés de philosophes et du mode de vie Aristotélicien (d’où le rôle de pôle de conservation et compilation encyclopédique du savoir qu’avait les monastères au moyen age). Le seul apport chrétien dans ce cas, c’est la discipline, la hiérarchie et le célibat forcé.

Ok, brûlez moi tout!
arson

3 réactions au sujet de « Top 7 des philosophes antiques qui tabassent, le 4ème va choquer ta maman!!! »

  1. Bibi, je crois qu’il y a une coquille dans la partie « Un mode de vie » du chapitre sur les épicuriens. Elle commence par « Pour les stoïciens » mais ça devrait être « Pour les épicuriens » si j’ai bien suivi. J’ai bien kiffé ton article à part ça.

  2. ah, mais le gros troll qui pose des questions qui font chier tout le monde, c’est un peu moi ça? Enfin, me manque l’allure du troll, mais le reste, j’ai tout bon! Bon, ben vive Socrate et vive moi

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