Henri de Monfreid – Aventures de mer et Abdi, l’homme à la main coupée

Henri de Monfreid – Aventures de mer et Abdi, l’homme à la main coupée

Pour mes lectures j’ai l’habitude d’enchaîner du plus sérieux avec du plus tranquille. Donc après l’histoire des pirates, et pour rester plus ou moins sur le même sujet, voila deux livres que je me suis fais cet été, en mode lecture de vacances…

L’Auteur: Henry de Monfreid

J’ai découvert Henry de Monfreid par hasard, lors d’une visite au Musée National des Douanes à Bordeaux. Qu’est ce que je foutais là ? bah j’avais une heure à perdre dans Bordeaux. Et je tombe sur une petite expo sur Henry de Monfreid… C’est amusant parce que les douanes, il était pas vraiment forcément un grand fan du truc, c’était même un contrebandier. Négociant, aventurier, contrebandier, marin, trafiquant de drogue, vaguement espion… un bon CV quoi.

Au tout début du XXème siècle, il se tire d’Europe direction la corne de l’Afrique. Il y passera une bonne partie de sa vie. Mais contrairement à la majorité des colons occidentaux, il adopte les moeurs locales. Il préfère s’entourer de marins locaux que de traîner avec l’administration coloniale et se convertit à l’Islam (et sera localement connu sous le nom de Abd el Haï). Derrière sa vie d’aventurier pointe clairement une volonté de fuir l’occident, ses conventions sociales et ses contraintes, bref une quête de liberté.

Les livres

En parallèle de ses activités plus ou moins légales, il commence à écrire. Ses bouquins sont des mélanges, certains sont des romans, d’autre des récits autobiographiques (vraisemblablement au moins un peu romancé).

Dépaysant et bien écrit

Il y a deux choses que j’aime dans son écriture. Le premier point est que c’est vraiment dépaysant. Le début du XXème siècle est à la fois très proche (on connait les grande lignes historiques sans risque d’être perdu) et pourtant très différent dans les mentalités. L’ambiance et la géographie détaillée de l’Afrique de l’Est et de la côte Arabe plutôt inconnue pour moi… au final ça donne quelque chose de très dépaysant, idéal pour s’évader rapidement.

L’autre point c’est son style d’écriture. Je le trouve particulièrement efficace. Les chapitres sont courts, parfois pas plus de 2-3 pages, avec un style parfois très minimaliste, presque un journal de bord (là aussi parfait comme lecture de vacances). Et pourtant parfois, paf il te prend le temps et en 3, 4 phrases il te sort une description pire poétique qui te fait immédiatement décoller. le contraste entre les deux rends ce style vraiment très efficace pour moi.

J’avais déjà lu son premier bouquin, les Secrets de la Mer Rouge, il y a 2 ans, et du coup j’ai continué cette année avec les deux suivants…

Abdi, l’homme à la main coupée

Celui ci est un roman. C’est l’histoire du père d’Abdi un des marins de Monfreid. Bon l’histoire est pas hyper réaliste, mais globalement c’est efficace comme roman. On y retrouve les deux qualités principales que j’évoquais plus haut: dépaysant et bien écrit.

Aventures de mer

Là on est dans le récit autobiographique, la suite directe des Secret de la mer rouge.

Henry nous y raconte ses aventures et déboires. Ses relations complexes avec les autorités Anglaises (dont il viol le blocus avec sa contrebande) occupe une part importante de l’intrigue. Ca illustre assez bien l’époque. Il évolue dans les interstices étroits et troubles des points de frictions entre les grands empires coloniaux (Angleterre et France). Un ecosystème dangereux qui lui offre une petite liberté, mais dans lequel il n’est souvent qu’un pion.

Je dirais que j’ai préféré celui ci au second, mais que le premier reste pour l’instant meilleur, faudra voir la suite…

Laisser un commentaire