Scénario D&D – L’Idole des Marins
Cette page présente le scénario pour D&D 5ème édition « l’Idole des Marins », dans le cadre de la campagne La Squadra Speciale d’Anima. Dans ce scénario, la Squadra Speciale enquête sur un mystérieux culte dans le Faubourg des Marins.
Briefing de mission
Briefing initial
La porte du bureau de l’Ordonanzi Belairco s’ouvre doucement. Avant même de franchir le seuil, une voix grave et posée vous parvient, celle de Giorgio Belairco:
« Pour l’instant, la question est réglée, »
Dit-il, avec un calme qui cache mal une note de tension.
« Elle m’est utile, donc elle a sa place. Nous ne sommes pas ici pour débattre éternellement. Occupons-nous maintenant de la mission qui vous amène. »
Un silence tendu suit ses paroles, comme si une réponse était sur le point d’éclater. En entrant dans la pièce, vous découvrez la scène : Giorgio est derrière son vaste bureau de chêne, un meuble imposant chargé de dossiers et de cartes soigneusement disposés. Il est assis, mais son regard est levé, fixé sur la silhouette sombre de l’Inquisiteur Mastandi.
Ce dernier, debout près d’une haute fenêtre, semble figé dans une posture raide, presque martiale. Ses mains sont croisées derrière son dos, et son profil est dessiné par la lumière pâle qui filtre à travers les rideaux lourds. On devine la tension dans sa mâchoire serrée, et son regard, même tourné vers la rue en contrebas, semble rempli d’un mécontentement bouillonnant.
En entendant vos pas, Mastandi tourne la tête brusquement. Ses yeux vous transpercent, froids et accusateurs, comme s’il cherchait à évaluer votre loyauté en un seul regard.
Giorgio, pour sa part, se redresse légèrement sur son siège, ses mains jointes devant lui. Il esquisse un sourire poli, bien que ses yeux gardent une certaine gravité.
« Ah, vous voilà, entrez, ne restez pas sur le pas de la porte. »
Sa voix tranche le silence avec son assurance habituelle.
Giorgio, imperturbable, contourne son bureau et les invite à s’asseoir d’un geste de la main.
« Aujourd’hui, votre mission concerne l’Ordre des Inquisiteurs du Barrage, représenté ici par l’Inquisiteur Mastandi. »
Il désigne Mastandi d’un geste bref mais précis, sans lui accorder un regard.
« Vous allez vous mettre à leur service pour régler une affaire préoccupante qui touche notre cité. »
Il se tourne enfin vers Mastandi, s’adossant légèrement dans son fauteuil.
« Inquisiteur, je vous laisse exposer les faits à notre équipe. »
Mastandi s’avance d’un pas lourd vers le centre de la pièce, ses bottes résonnant légèrement sur le parquet. Il pose un instant ses mains sur la ceinture de son manteau d’inquisiteur, cherchant manifestement ses mots avant de se lancer.
« Bien… hum… merci, Ordonanzi Belairco, pour cette introduction. »
Il toussote discrètement et leve le menton, tentant de donner un peu plus d’assurance à sa posture.
« Nous avons récemment identifié un problème grave dans le Faubourg des Marins. Un problème qui, euh, nécessite une action rapide et… précise. »
Il sort alors un papier de sa poche, le consulta brièvement, puis poursuivit :
« Des informations fiables, obtenues par des moyens… rigoureux, indiquent qu’un groupe de marins a introduit un culte interdit dans la cité. Ces individus auraient ramené une… une idole depuis les îles de l’archipel pirate. Un objet… manifestement maudit. »
Il sort alors un paquet soigneusement enveloppé dans un chiffon imbibé d’huile, qu’il déballa lentement.
« Voici l’idole en question, ou peut-être une de ces copies »
Posée sur un socle bancal de bois flotté, cette statuette étrange attire immédiatement le regard. Le corps, grossièrement sculpté dans un bois sombre et veiné, évoque vaguement une silhouette féminine. Les proportions sont maladroites, presque délibérément déformées : les bras sont trop longs, se terminant en pointes effilées, tandis que les jambes semblent fondre dans la base, comme si la figure était en train de se liquéfier. L’abdomen est gravé de motifs sinueux qui rappellent des vagues ou des tentacules, ajoutant à l’aura aquatique de l’objet.
Mais c’est la tête qui glace le sang. Là où un visage aurait dû se trouver, une véritable tête de langoustine, desséchée par le temps, est attachée au sommet du corps de bois par des fils d’algues séchées et poisseuses. Ses longues antennes pendent mollement, tandis que ses yeux enfoncés semblent fixer l’observateur avec une intensité vidée d’âme. Les pinces atrophiées, toujours accrochées à la carapace, encadrent grotesquement le « visage », lui donnant une allure d’idole grotesque et impie.
Une odeur subtile, mais persistante, flotte autour de la statuette : un mélange de sel, de marée basse, et de quelque chose de plus rance, presque organique.
Mastandi fait une pause, cherchant manifestement à capter l’attention, mais avec un ton un peu maladroit.
« Cette idole a été retrouvée récemment sur le corps d’un marin mort, découvert dans la Rue Batayole. Un interrogatoire post-mortem, mené en collaboration avec le culte du Desséché, a révélé qu’un lieu de rassemblement lié à ce culte se trouverait dans la Taverne des Tires-Boulines, sur la Place des Étraves. »
Il désigne la tête desséchée de langoustine fixée au sommet de l’objet d’un mouvement de menton.
« Ce… cet objet est une abomination. Une insulte à l’ordre naturel. Sa simple présence est une menace. »
Il referme soigneusement le chiffon autour de l’idole, la remettant à l’abri comme si elle pouvait exploser entre ses mains.
Giorgio, visiblement, se lève alors et s’avance vers le groupe, contournant son bureau.
« Ce que l’Inquisiteur Mastandi essaie de vous dire, c’est que votre mission est simple : vous rendre à la Taverne des Tires-Boulines, identifier ce repaire et me nettoyer tout ça. »
Il marqua une pause, son regard devenant plus dur.
« Je ne veux pas entendre parler de cultes maudits dans cette ville, encore moins dans ce trou à rats qu’est le Faubourg des Marins. Ces gens n’apportent que des ennuis : des ivrognes, des voleurs, et maintenant ça ? »
Il désigna l’idole d’un geste dédaigneux avant de revenir au groupe.
« Vous avez carte blanche. Faites ce qu’il faut pour régler cette affaire, mais faites-le vite et bien. »
Il tourna brièvement la tête vers Mastandi.
« L’Inquisiteur a toute confiance en vos capacités, n’est-ce pas ? »
Mastandi hocha vigoureusement la tête, bien qu’un peu tardivement.
Giorgio termina d’un ton tranchant :
« Alors, à vous de jouer. Ne me décevez pas. »
Questions et réponses
Mario di Bonvanni interroge l’Inquisiteur Mastandi :
Interrogatoire Post-Mortem
« Inquisiteur Mastandi, l’interrogatoire post-mortem du marin a-t-il révélé la cause ou les circonstances de sa mort ? »
Réponse de l’Inquisiteur :
« Ah, le marin ? On l’a ramassé dans une ruelle, la Rue Batayole… poignardé, qu’il était. Pas une mort propre, hein, mais bon, qu’est-ce que vous voulez ? Ces gens-là, ils vivent comme des chiens, ils meurent comme des chiens. »
« L’hémorragie, là, au foie : c’est ça qui l’a tué, lentement en plus. Il a dû se vider de son sang comme une outre percée. Mais bon, ce n’est pas comme si ça allait manquer à quelqu’un, si ? »
« Il était ivre mort, bien sûr. Les marins, hein, toujours à picoler jusqu’à plus soif. Et l’interrogatoire a fait état d’une bagarre, mais on n’a pas appris l’origine de la dispute. »
« En tout cas, il avait cette idole sur lui, cette chose… impie. Alors, ce n’était pas un innocent, ça, c’est sûr. »
Plan de la Taverne
Mario di Bonvanni interroge l’Ordonanzi Giorgio Belairco:
« Ordonanzi, pourriez-vous nous fournir les plans de la taverne et toutes les informations dont vous disposez sur celle-ci et le quartier alentours ? »
Réponse de Giorgio Belairco :
« Les plans détaillés de la Taverne des Tires-Boulines ? Hélas, Mario, je n’ai pas ce genre de documents sous la main. Mais, franchement, il n’y a pas grand-chose à en dire : c’est une petite gargote, un bouge, comme on en trouve des dizaines dans ce quartier. Selon les informations de la Phalange, l’endroit se résume à une seule salle. Simple, rudimentaire, comme les marins qui le fréquentent. »
« Quant aux plans du quartier des marins, ils existent, bien sûr. Vous les trouverez à la bibliothèque de la Tour des Murmures. Vous savez où c’est : troisième étage, aile ouest. Les archivistes là-bas sont compétents, même si leur compagnie est… disons, particulière. »
Divinité des marins
Gédéon d’Entrepic de Porserval interroge l’Inquisiteur Mastandi :
« Maître Mastandi, est-ce que nous savons quelle divinité il vénérait ? Est-ce que dans nos archives de l’inquisition, nous n’avons pas eu des cas similaires ? Et avons-nous des informations précises au sujet de ce culte interdit ? ».
Réponse de l’Inquisiteur :
« Quelle divinité ? Hmm… eh bien, pour être honnête, nous n’en savons rien. Pas encore, en tout cas. Cette… chose, cette idole, est notre seule piste pour l’instant. »
« Et pour tout vous dire, je préfère éviter de la tripoter plus que nécessaire. Qui sait ce qu’elle pourrait déclencher ? Peut-être que je devrais l’envoyer à nos supérieurs au Barrage. Eux sauront quoi en faire. Ou, au pire, ils la brûleront. »
« Les marins, voyez-vous, sont un… un peuple bizarre. Pas étonnant qu’un culte louche ait germé parmi eux. Ils passent leur vie sur l’eau, ils mangent du poisson, boivent comme des trous, et jouent aux dés. Alors, un culte lié à la mer ? Ou aux poissons ? Ça aurait du sens. Mais ça pourrait aussi être un culte du vin, ou du rhum… ou des radis noirs, allez savoir. Ces gens-là vénèreraient tout et n’importe quoi. »
« En tout cas, pas de cas identique dans nos archives récentes. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu autrefois. Il faudrait farfouiller, et je n’ai pas le temps de m’amuser à ça. »
Niveau de menace
Atioso Capecco interroge l’Ordonanzi Giorgio Belairco:
“A quel genre de menace doit-on s’attendre ? Faut-il se méfier de ces habitants du Faubourg ? Savez-vous si les membres de ce culte interdit sont susceptibles d’utiliser des méthodes particulières pour se défendre telles que des capacités occultes »
Réponse de Giorgio Belairco :
« Les marins, Capecco, ne sont pas des soldats ou des chevaliers, mais ne les sous-estimez pas pour autant. Leur vie, c’est une bataille permanente : contre les tempêtes, les pirates, et bien souvent entre eux. Ce ne sont pas des experts du combat, mais ils savent se battre quand il le faut. Des coups de poing, des couteaux… ils n’hésitent pas. Impétueux, bruyants, et rapides à dégainer la lame s’ils se sentent menacés. Cela dit, je doute que vous croisiez un maître d’armes parmi eux. Leur bravoure, si on peut l’appeler ainsi, est plus le fruit de la nécessité que d’un véritable talent. »
« Pour ce qui est des capacités occultes… ça, c’est une autre histoire. Si nous faisons bien notre travail, nous aurons mis fin à ce culte avant qu’il n’ait eu le temps de développer quoi que ce soit de ce genre. Mais… Restons prudents. Une telle statuette peut attirer des choses que nous préférerions ne pas croiser. »
Intervention de Mastandi :
« Hum, oui, euh si ce culte est vraiment aussi naissant qu’on le pense, alors ces… pratiquants – si on peut les appeler comme ça – ne devraient pas avoir de pouvoirs magiques. Pas encore.
Pour ça, il faudrait qu’ils aient, euh… comment dire, établi un contact. Oui, un contact ! Avec une entité impie, voyez ? Une créature corrompue, ou pire. »