Scénario D&D – Les Mutins du Pyroscaphe
Cette page présente le scénario pour D&D 5ème édition « Les Mutins du Pyroscaphe », dans le cadre de la campagne La Squadra Speciale d’Anima. Dans ce scénario, la Squadra Spéciale est envoyé à l’abordage d’un navire mutiné qui bloque l’entrée du port d’Anima.
Briefing de mission
Débloquer le port d’Anima
Lorsque vous avez reçu la convocation de Giorgio Belairco, vous avez tous senti que quelque chose clochait. Avant même d’avoir franchi le seuil de son bureau, les rumeurs qui couraient en ville depuis la veille avaient déjà éveillé vos soupçons.
Le port d’Anima est totalement paralysé depuis plus de vingt-quatre heures. Aucun navire n’entre, aucun ne sort. L’activité commerciale est à l’arrêt. En cause : un des navires technomagiques, est bloqué en travers du fleuve, en rade au milieu des eaux.
En entrant dans le bureau, vous trouvez Giorgio en pleine discussion avec le technomage Marco Meraviglia, visiblement tendus. Giorgio ne perd pas de temps. Sitôt le groupe réuni, il vous adresse un regard ferme, son ton est grave.
« Vous vous en doutez, votre mission concerne bien l’Orzossi 4, qui obstrue actuellement tout le trafic fluvial d’Anima. »
« Nous sommes face à un acte de mutinerie. »
Il croise les bras et poursuit d’un ton encore plus dur.
« Le capitaine en second du navire, Igniacio Catalano, a pris le commandement. Avec l’aide de son frère, ils ont recruté un équipage de bons à rien dans le Faubourg des Marins. Ensemble, ils ont exécuté le capitaine légitime et ont tenté de fuir vers l’archipel Pirate. »
Un silence pesant suit ses paroles. Il reprend :
« Mais le navire n’était pas prêt à appareiller. Les réserves de charbon sont insuffisantes pour un voyage d’une telle ampleur. Alors, les Catalano ont changé de plan.»
« Ils ont fait du port d’Anima leur monnaie d’échange. Ils menacent de faire exploser l’Orzossi 4 si nous ne leur livrons pas le charbon qu’ils exigent. »
Giorgio jette un rapide coup d’œil à Meraviglia, puis fixe à nouveau le groupe.
« Et nous devons prendre cette menace au sérieux. Très au sérieux. »
Il fait quelques pas, les mains derrière le dos.
« L’Orzossi 4 est un prototype de Pyroscaphe de dernière génération. Armé par la maison Orzossi, il représente des années d’innovation technomagique, soutenues financièrement par la République.
Si ce navire venait à exploser en plein cœur du fleuve, les dégâts seraient colossaux. Non seulement pour le port, mais pour toute la ville. »
« Et surtout… »
Ajoute-t-il en baissant un peu la voix,
« Avec les informations que nous avons récupérées sur le corps de l’agent tombé lors de votre dernière mission, nous savons que la République est sur le fil du rasoir. Nous ne pouvons pas nous permettre une perte d’une telle ampleur maintenant. »
Il vous regarde, tour à tour.
« Votre mission est donc la suivante : aborder l’Orzossi 4 et reprendre le contrôle du navire. Éliminez les mutins. Récupérez l’Orzossi intact. »
« Ce ne sera pas une mission facile, mais vous n’y allez pas à l’aveugle. Nous avons en notre possession les plans détaillés du bâtiment, et une assez bonne estimation des forces en présence. »
Il se tourne vers une grande carte étalée sur la table et commence à déplier des plans.
« Je vais maintenant vous présenter tout cela. Mais avant tout… avez-vous des questions ? »
Les Mutins
Giorgio se redresse, sa main posée sur les plans du navire. Il vous fixe brièvement avant de reprendre d’une voix ferme.
« Passons à présent aux forces en présence. Voici ce que nous savons des principaux instigateurs de cette mutinerie. »
Igniacio Catalano
« Le premier, vous le connaissez peut-être de nom. Il s’agit d’Igniacio Catalano. »
« Jusqu’à récemment, il était capitaine en second de l’Orzossi 4. Un officier formé aux Cadets d’Anima, avec un parcours militaire solide et une fiche de service sans accroc… jusqu’à ce dernier voyage. »
Il marque une pause, feuillette quelques pages d’un dossier.
« Son dernier déploiement l’a conduit à mouiller au large d’une île de l’archipel pirate. Officiellement, il y a eu un incident mineur durant le ravitaillement : un échange tendu avec quelques autochtones qui aurait été rapidement maîtrisé. Rien d’alarmant, en apparence. »
Giorgio referme brutalement le dossier.
« Mais depuis ce retour, plusieurs témoins ont noté un changement dans son comportement : repli sur lui-même, méfiance accrue, décisions de commandement plus dures, moins orthodoxes. Il est probable que ce qui s’est passé sur cette île n’ait jamais été consigné dans le rapport. Quelque chose l’a changé. »
« Quoi qu’il en soit, considérez-le comme dangereux. Il connaît le bâtiment, sait se battre, il a bien conscience du sort réservé aux mutins. Il ne se rendra pas. »
Sergio Catalano
Giorgio prend une inspiration brève, puis reprends.
« Son frère cadet, Sergio Catalano, est d’un tout autre acabit. Il n’a pas bénéficié des mêmes opportunités. N’a pas suivi de formation militaire. En revanche, il a grandi dans les tripots du Quartier du Négoce et du Faubourg des Marins. Et c’est là qu’il a appris à survivre. »
« Il s’est fait un nom parmi les éléments les plus extrémistes de l’Entente des Marins d’Anima. C’est une sorte de fanatique qui cherche à renverser l’ordre naturel des choses. »
Un léger froncement de sourcils trahit le mépris que Giorgio lui voue.
« Il prétend défendre la cause des marins contre les armateurs, mais ses méthodes parlent d’elles-mêmes : sabotages, émeutes, incendies… et aujourd’hui, une mutinerie. »
« Il est probable que ce soit lui le véritable instigateur de la prise de contrôle du navire. Peut-être a-t-il réussi à retourner son frère, ou peut-être Igniacio était-il déjà brisé de l’intérieur. Quoi qu’il en soit, Sergio est un agitateur radical et charismatique. Ne vous attendez pas à une solution diplomatique. »
Giorgio marque un silence appuyé, son regard s’assombrit.
« Si l’occasion se présente d’éliminer Sergio Catalano, ne la laissez pas passer. Anima n’a rien à gagner à le voir survivre. »
Benito Vilverdi
Giorgio se tourne alors vers le Technomage Magister Meraviglia. Il hoche la tête en sa direction, avec une note d’ironie contenue :
« Magister, je vous laisse présenter votre élève… »
Le technomage lève les yeux au ciel, l’air faussement agacé.
« Oh, vous exagérez toujours, Giorgio. “Mon élève”… Il a bien fréquenté quelques-uns de mes cours, comme des centaines d’autres avant lui. Certains font la fierté d’Anima. D’autres, eh bien… »
Il se tourne vers vous avec un petit sourire pince-sans-rire, puis se redresse légèrement, adoptant d’instinct un ton professoral.
« J’ai consulté la fiche de Benito Vilverdi dans les archives de l’école de Technomagie d’Anima. Figurez-vous qu’ils ont encore entrepris de revoir le classement des archives. Alors oui, le nouveau système est plus efficace, et l’introduction d’automates classeurs va vraiment faciliter les choses, mais la période de transition actuelle est pénible. Il faut sans cesse consulter un double index pour avoir accès aux archives et croyez-moi cela ne facilite pas les consultations. »
Giorgio le coupe :
« Au fait Magister, je vous prie ».
Marco reprend :
« Ah oui, je disais donc Benito Vilverdi est né dans le Quartier du Négoce, c’est le fils d’un artisan charpentier, un certain Flavio Vilverdi, installé Rue des Aubiers. Un homme talentueux, d’ailleurs, qui a gravi les échelons au sein de la Guilde des Tonneliers. Grâce à leur soutien, la famille a pu offrir à Benito des études supérieures. »
Giorgio le coupe à nouveau :
« Avançons un peu Magister, s’il vous plait. »
Le Technomage balaye l’interruption d’une main distraite et reprends.
« Oui, bon. C’était un élève tout à fait convenable. Ce n’était certainement pas le plus doué, mais je me souviens bien qu’il était très appliqué dans le cours d’évocation Technomagique que j’enseignait à l’époque. Je crois me souvenir qu’en deuxième année, il avait fait un exposé tout à fait pertinent, quoi qu’un peu succinct, sur le sort de Lumières Dansantes. »
Giorgio toussote en lançant un regard noir au Technomage.
Meraviglia fait mine de n’avoir rien vu et reprends :
« Oui, voilà, bref c’était un élève tout à fait correct et sans histoire. Il a rejoint la flotte d’Anima pour travailler sur les Pyroscaphe. »
« J’ai peu suivi son travail depuis mais ses maîtres semblaient satisfaits de lui. On m’a dit qu’il avait particulièrement travaillé sur les profils de coque et l’adjonction d’une couche de cuivre pour protéger les navires des parasites et des gastéropodes marins. Voyez-vous, il existe, m’a-t-on dit, plusieurs espèces invasives qui peuvent significativement ralentir un navire lorsqu’ils infestent sa coque et… »
« Je résume. », coupe sèchement Giorgio, dont le ton ne laisse plus place à la divagation.
« Vilverdi était un technomage compétent, sans histoire jusqu’à cette affaire. Il avait déjà servi sur le même navire qu’Igniacio Catalano à plusieurs reprises. »
« On ne sait pas s’il a rejoint la mutinerie par conviction, par loyauté… ou par contrainte. Ce qui est certain, c’est que sans lui, l’Orzossi 4 n’aurait jamais pu démarrer. Sa connaissance des systèmes mécaniques et arcaniques du bâtiment est cruciale. »
Il croise les bras.
« Il se peut qu’il soit complice. Mais il pourrait aussi être un otage. Restez vigilants. »
Marco Meraviglia hoche lentement la tête, avec un petit sourire en coin.
« Oui… voilà. C’est une synthèse un peu brutale, mais… juste. »
L’Equipage
Giorgio se redresse, les mains croisées dans le dos. Son regard balaie chacun d’entre vous avec une gravité pesante.
« Enfin… parlons de l’équipage. »
« À bord de l’Orzossi 4, vous trouverez sans doute quelques dizaines d’hommes. Pour la plupart, ce ne sont pas des marins aguerris, ni même des soldats. Ce sont des anciens rameurs, des dockers, des habitués des tavernes du Faubourg des Marins. Des camarades de beuverie de Sergio Catalano, ramassés au fond des caves, levés avec une chope dans une main et une idée révolutionnaire bancale dans l’autre. »
Il crache presque les mots, le mépris à peine voilé.
« Bref, de la racaille. Sans honneur, sans loyauté, et sans grand courage… Mais ne les sous-estimez pas pour autant. Une nuée de rats acculés peut encore mordre. »
« Il est également probable que quelques mariniers expérimentés aient été embarqués dans cette folie. Des hommes qu’Igniacio aura su convaincre. Peut-être des anciens compagnons de voyage, des âmes perdues, ou simplement des crétins sensibles à quelques promesses creuses. »
Il se rapproche légèrement de la table, posant enfin les deux mains à plat sur le bois.
« Aucun de ces hommes n’est un combattant de métier… mais certains savent se battre, et tous risquent de vous ralentir. Or, c’est là que se trouve le principal danger : le temps. Vous devrez agir vite. Une opération nette, rapide, décisive. »
Son regard se fait plus perçant, presque tranchant.
« Mais avant de passer à la stratégie d’abordage… avez-vous des questions sur les forces en présence ? »
A l’abordage
Les plans du navire
Giorgio déplie soigneusement un ensemble de grandes cartes sur la table centrale. Leur surface, tachée de cire et de graphite, montre des plans finement tracés d’un navire complexe.
« Ces documents proviennent de Son Excellence le Sénateur Buestigato, qui a pu les obtenir directement auprès de la famille Orzossi. Il s’agit des plans de conception de l’Orzossi 4. Ce ne sont peut-être pas les plans les plus récents, mais ils restent suffisamment proches de la version finale pour nous fournir un avantage tactique majeur. »
Il fixe le groupe avec sérieux.
« Le Sénateur a insisté sur la plus stricte confidentialité concernant ces documents. Je vous demande donc la plus grande discrétion. Si vous les perdez ou les laissez entre de mauvaises mains, ce ne sera pas seulement l’opération qui sera compromise, ce sera la sécurité de toute la République. »
Il désigne les plans du doigt, traçant du regard les différents niveaux du bâtiment.
« L’Orzossi 4 compte cinq niveaux distincts. Voici ce que vous devez savoir : »
« La Cale : Située tout en bas du bâtiment. C’est un vaste espace polyvalent. On y stocke habituellement la cargaison, mais c’est aussi là que dort l’équipage dans des conditions assez rustiques. »
« Le Pont Inférieur : ce niveau est divisé entre l’avant et l’arrière. À l’arrière se trouve le cœur mécanique du navire : les chaudières, les conduites de vapeur, les arbres de transmission. L’avant, lui, est réservé aux vivres, aux munitions et aux réserves diverses. Attention : il n’existe aucune communication interne entre ces deux zones à ce niveau. »
« Le Pont Principal : c’est le pont central du bâtiment. C’est ici que se concentre le plus d’activité. En plus du pont extérieur proprement dit, c’est là que se trouve la Timonerie, le centre de contrôle des machines. L’avant et l’arrière abritent les quartiers des officiers et des marins de confiance. »
« Les Gaillards et Passerelles : En montant depuis le pont principal, vous accédez aux gaillards avant et arrière. Ces zones sont armées : plusieurs balistes sont installées pour couvrir tous les angles de tir. Les modèles lourds nécessitent des servants, mais l’Orzossi 4 est équipé de balistes légères automatisées. Elles peuvent être déclenchées à distance depuis la Passerelle, située au centre du navire, juste au-dessus de la Timonerie. »
« La Passerelle Haute : Enfin, au sommet du bâtiment se trouve la passerelle haute, accessible uniquement depuis la passerelle centrale. Elle offre un point de vue sur tout le fleuve et sert d’accès à la grande cheminée. Elle abrite aussi une petite plateforme de tir et une vigie. »
Atteindre la Timonerie
Giorgio se redresse lentement. Son regard se fait plus perçant, plus grave.
« Venons-en maintenant… au cœur de votre mission. »
Il marque un temps, puis se tourne vers le Technomage Meraviglia, qui l’observe déjà avec cet air de vieux hibou satisfait, les mains croisées sur sa canne.
« Magister, si vous le permettez, je vais tenter de résumer ce que vous m’avez expliqué sur le fonctionnement des pyroscaphes. »
Meraviglia incline doucement la tête, un petit sourire en coin.
« Faites donc, cher Giorgio. Je suis tout ouïe. »
Giorgio se tourne de nouveau vers vous, son ton désormais tendu comme une corde d’arbalète.
« Le point névralgique du navire, c’est la Timonerie. C’est depuis cette salle que l’on contrôle l’ensemble des machines, la pression des chaudières, la répartition de l’énergie technomagique. Si les mutins ont réellement l’intention de faire sauter le bâtiment, c’est depuis la Timonerie qu’ils en auront les moyens. »
Il appuie ses mots avec fermeté
« Un pyroscaphe n’est pas une bombe, du moins pas en temps normal. Mais… »
Il jette un regard appuyé vers le Magister qui lève un sourcil approbateur
« …si on concentre l’énergie technomagique dans les chaudières et qu’on laisse monter la pression sans régulation, alors oui : ça devient une véritable cocotte-minute flottante. Et tôt ou tard, paf ! ça explose. »
Un silence pesant s’installe quelques secondes.
« Les mutins nous ont prévenu qu’ils feraient sauter le bâtiment en cas de tentative d’abordage. Mais nous pensons que, si vous ne trainez pas, vous pouvez avoir le temps de monter à bord du navire et d’atteindre la Timonerie avant qu’ils ne fassent tout sauter. »
« Une fois que vous aurez éliminer le risque d’explosion, vous pourrez nous envoyer un signal et d’autres troupes viendront vous aider à nettoyer ce qui restera des mutins. »
Aborder le navire
Giorgio baisse les yeux vers les plans du navire, ses doigts glissant lentement le long des lignes tracées à l’encre noire.
« Enfin, venons-en aux accès. »
« La Timonerie est située au niveau du pont principal. Mais attention : elle n’est accessible que par deux voies : depuis la Passerelle, à l’étage supérieur… ou par la Salle des Machines, au niveau inférieur. »
Il relève les yeux, vous jauge.
« Autrement dit : le cœur du navire est un verrou bien gardé. Les mutins ont probablement sécurisé ces deux passages. Il faudra donc frapper vite, fort… et au bon endroit. »
Giorgio se redresse, le dos droit, le regard dur.
« Pour maximiser l’effet de surprise, l’attaque se fera de nuit. Vous partirez discrètement, à bord d’une simple barque depuis un quai isolé du port d’Anima. Le Magister Meraviglia masquera votre approche grâce à un voile de dissimulation. Tant que vous resterez en mer, vous serez invisibles aux vigies et aux éventuelles sentinelles. »
Il jette un regard vers le vieil homme, qui acquiesce d’un mouvement de tête, l’air aussi calme qu’un lac au crépuscule.
« Mais une fois que vous serez à portée du navire… vous serez seuls. Aucun renfort. Aucune couverture. Pas de deuxième chance. »
« Plusieurs options existent pour monter à bord. Vous pouvez tenter de grimper sur le pont principal directement, où essayer de vous glisser discrètement par un des sabords du navire. »
« Je compte sur vous pour étudier ces plans et choisir la meilleure approche en fonction de vos compétences et de votre instinct. Une fois à bord, votre priorité sera claire : atteindre la Timonerie avant que les mutins n’activent leur folie destructrice. »
Il marque une dernière pause, puis ajoute :
« Restez soudés. Restez vifs. Et ne vous laissez pas distraire. Chaque seconde comptera. ».
Compte-rendu de mission
Vous trouverez ici le compte rendu de mission de la Squadra Spéciale.
Plan d’Action
La Squadra Spéciale se retrouve à la Tour des Murmures. Julia, Gédéon, et Fabriccio n’ont pas pu se joindre au groupe pour participer à la mission, c’est donc une équipe réduite qui retrouve le Technomage Meraviglia.
Le groupe prend d’abord le temps de mettre en place un plan d’action pour l’abordage du navire. Vu la taille réduite du groupe, une approche discrète est préférée. Le groupe décide donc d’éviter le pont principal et de passer par les niveaux inférieurs pour atteindre la Timonerie.
Après avoir soigneusement étudié les plans du navire, avec l’aide du Technomage Meraviglia, le groupe décide de rentrer dans le navire par la cabine du capitaine. C’est un choix audacieux car il risque de se trouver nez à nez avec celui-ci et de déclencher rapidement l’alarme, mais c’est aussi un des chemins les plus direct pour atteindre la Timonerie.
Le groupe envisage également de capturer le capitaine et d’en faire un otage.
Trajet jusqu’au Navire
Le groupe se rend en direction du port en compagnie du Technomage Meraviglia. Là ils trouvent une barque qui les attend. Celle-ci est dirigée par les deux orcs rescapés de l’aventure dans le Faubourg de la Lanterne : Görg et Mörg.
Le Technomage Meraviglia quitte le groupe afin de s’avancer à pied le long de la rive pour protéger la barque d’un sort de dissimulation le temps qu’elle atteigne le navire.
Les PJs dirigent la barque vers les fenêtres de la cabine du capitaine. Puis Mario sort sa corde magique et l’installe de manière à permettre l’escalade des flancs du navire jusqu’à la fenêtre de la chambre du capitaine.
Combat avec le capitaine
C’est Gasha’Ra qui a l’honneur de monter à bord du navire en premier. Elle fait alors face à Igniacio Catalano, le capitaine mutiné. Le combat s’engage et Gasha’Ra essuie des attaques violentes, subissant plusieurs blessures conséquentes.
Mais rapidement Massimiliano et Mario arrivent à bord pour prêter main forte à Gasha’Ra. Celle-ci se saisit alors du capitaine, tentant de le faire prisonnier.
Le groupe devise alors des meilleurs moyens permettant d’accéder à la Timonerie et envisage un temps de prendre l’apparence du capitaine.
Mais celui-ci se débat et finit par être tué alors qu’il luttait pour s’échapper.
Le groupe fouille rapidement la cabine du capitaine. Il récupère un joli cimeterre sur le corps de ce dernier, ainsi qu’un ensemble de documents qui pourraient apporter des explications sur l’origine de la mutinerie.
Traversée de la salle des machines
Suivant les plans du navire, le groupe descend ensuite au pont inférieur et accède à la salle des machines. Celle-ci est envahie de vapeur et la chaudière montre des signes d’une dangereuse surpression. Il est clair que les mutins ont enclenché le processus de destruction du navire.
Dans la vapeur de la salle des machines, le groupe fait face à deux méphite vaporeux. Mais Mario assure au groupe qu’il s’agit de créatures avant tout intéressées par un bon bain de vapeur et qu’ils ne sont pas une menace prioritaire.
Le groupe décide donc d’éviter le combat et de passer aussi vite que possible de la salle des machines à la Timonerie. Ils filent donc vers l’échelle permettant de monter à l’étage, essuyant au passage quelques attaques des méphites mais sans gravité.
Désamorcer la timonerie
Une fois dans la Timonerie, le groupe se trouve confronté à quatre gardiens technomagiques protégeant les quatre consoles de commandes des machines.
Gasha’Ra et Massimiliano engage le combat contre une de ces créatures artificielles. De son côté Mario comprend qu’il est possible de désactiver ces gardiens en désactivant chacune des consoles.
Quand soudain, un nouvel adversaire fait son apparition : Il s’agit de Sergio Catalano, il prononce une invocation impie et un trident spectral apparait, attaquant Massimiliano.
Un combat acharné
Gasha’Ra et Massimilano reportent leurs attaques sur Sergio Catalano, et le maitrise rapidement.
Mais les machines du navire montrent de plus en plus de signes d’affolements et il est clair que celui-ci est prêt à sauter d’un moment à l’autre.
Mario, maintenant aidé par Massimiliano continue de désactiver les consoles de commandes de la timonerie. Mais ils sont interrompus par l’arrivé d’un nouvel adversaire : le jeune technomage Benito Vilverdi.
Celui-ci crible le groupe de projectiles magiques, semblant totalement insensibles aux tentatives de Mario pour le raisonner et le faire abandonner la mutinerie.
Heureusement Gasha’Ra emploi les arguments les plus percutant de la diplomatie orc : sa hache de bataille. En quelques coups bien placé elle expédie le jeune Technomage rebelle.
C’est à ce moment même que Mario termine de désactiver la dernière console, empêchant l’explosion du navire dans les derniers instants.
Un évènement étrange se produit alors. La tête du jeune technomage explose, et un cerveau sur patte en sort, montrant manifestement une attitude belliqueuse. Heureusement, Gasha’Ra réagit avec sang-froid et pragmatisme et aplatit cette abomination avant qu’elle n’ait eu le temps de nuire.
Débriefing
Conclusion du scénario
Une fois l’explosion du Pyroscaphe évité, vous avez rapidement été rejoint par un groupe d’arbalétrier de l’horloge. Ils vous ont aidé à nettoyer le reste du navire.
La plupart des mutins se trouvait dans les cales. Mais curieusement, ils étaient tous endormi dans un profond sommeil et le plus gros des combats a eu lieu contre une horde de rats particulièrement coriaces.
Une fois les rats éliminés, les marins mutinés ont été réveillés, ramenés à terre, et pendu haut et court pour servir d’exemple.
L’Orzossi 4 a regagné les quais, le port a été débloqué et tout est rentré dans l’ordre.
Cette mission vous a d’ailleurs valu un petit début de célébrité dans la ville. On ne connaît pas vos visages ni vos noms, mais la rumeur d’un groupe spécial de combattants de la phalange, dont l’action héroïque a permis de débloquer le port s’est un peu répandue.
Convocation
Quelques jours après, Giorgio vous convoque dans son bureau de la Tour des Murmures. A votre arrivée, vous constatez que le Technomage Magister Meraviglia, ainsi que le Maître Inquisiteur Mastandi sont déjà présents. Et si ce dernier a toujours l’air soucieux, et que Giorgio est rarement enjoué, vous constatez qu’aujourd’hui, même le Magister Meraviglia a une sombre mine.
La récompense du sénateur
Giorgio s’avance vers vous :
« Bien, commençons par les bonnes nouvelles, il y’en a peu. »
Son Excellence, le Sénateur Orzossi a apprécié votre action. Il a été satisfait de récupérer son navire en bon état. Bien sûr une partie des caisses du navire avait été pillé par les mutins, mais il n’y a globalement pas eu de dommage. Il vous en est reconnaissant, et en témoignage de sa gratitude, il vous fait parvenir ces bourses.
D’un geste précis, Giorgio dépose trois bourses de cuir sur le bureau. Le bruit sourd qu’elles produisent en touchant le bois semble presque incongru dans l’atmosphère pesante.
« Massimiliano. Gasha’Ra. Mario. Cent pièces d’or chacun. C’est le prix que le Sénateur Orzossi met sur votre efficacité. »
Il vous regarde fixement, puis ajoute, le ton plus dur :
« Voilà pour les réjouissances, passons aux problèmes. »
L’Arme du Capitaine
Giorgio se tourne vers le vieux Technomage et s’adresse à lui d’un ton assuré :
« Magister, je vous laisse présenter les résultats de vos analyses. »
Le vieil homme s’avance et pose avec précaution un sac en velours sur la table. Il fouille ensuite dans les pans de sa robe de Technomage et en sort une paire de gant de cuir qu’il enfile avec un air cérémonieux.
D’un geste mesuré, il ouvre le sac et en extrait une arme d’une beauté troublante : un cimeterre finement ouvragé, dont la lame luit comme un éclat d’argent sous les lueurs de la salle. À la vue de l’arme, le Maître Inquisiteur Mastandi recule d’un pas, les traits crispés, mais le Technomage ne semble pas s’en soucier.
« Je pense que vous reconnaissez cette arme n’est-ce pas ? »
Le Magister fait lentement tourner l’arme dans ses mains gantées, la lumière jouant sur le métal poli comme sur les vagues d’une mer d’encre.
C’est un cimeterre d’une facture exceptionnelle. La lame, d’un acier clair et fluide, est marquée de gravures complexes, représentant des créatures marines dans un enchevêtrement d’écailles, de tentacules et de nageoires. La garde, délicatement sculptée, évoque l’écume des vagues et les profondeurs abyssales. Chaque détail semble vibrer d’une vie propre, comme si la mer elle-même dormait dans le métal.
« Il s’agit de l’arme que vous avez trouvé sur le corps du Capitaine en Second Igniacio Catalano. Cette arme porte des insignes et des emblèmes qui trahissent son origine : l’Archipel des Pirates. Elle est de très bonne facture, témoignant du savoir-faire des forgerons de ces îles lointaines. »
Le Maître Inquisiteur Mastandi serre les poings, visiblement agité.
« Comme vous pouvez le voir, un grand nombre d’espèces marines sont représentées sur sa garde. » Le Technomage ajuste ses lunettes et pointe les motifs d’un doigt assuré : « Il y a là des exemplaires du genre Scomber, plusieurs variantes des genres Pollachius et Gadidae et un très bel exemplaire du genre Callistoctopus Macropus ».
Alors que le Technomage Meraviglia semble absorber par sa présentation académique, vous voyez que Giorgio commence à trouver la leçon un peu longue, Mais c’est le Maître Inquisiteur qui s’emporte le premier :
« Magister, cette chose impie doit être détruite ! cessez de la manipuler avec autant de détachement ! »
Le Technomage reprends avec un léger sourire.
« Mon cher Mattéo… apprenez que c’est justement parce que je ne m’attache pas à cette lame que je ne lui appartiens pas. Le détachement calculé, l’observation attentive et l’analyse rigoureuse, sont, voyez-vous, nos meilleures défenses dans l’analyse Technomagique, comme disait le Grand Magister Bruno Bellavacolo ».
Giorgio le recadre :
« Allez au fait Magister ».
« Euh oui, malgré la finesse de ses formes, cette lame magnifique cache un sombre secret. Elle est maudite. La nature même de sa malédiction nous échappe mais je pense que quiconque l’utiliserait se trouverait exposé à de graves risques. Cette arme pousserait peu à peu son porteur à adopter les comportements impulsifs et déraisonnables des pirates. »
« Vous avez bien fait de ne pas l’utiliser. Si l’un d’entre vous avait fait couler le sang avec cette lame, il aurait scellé un lien avec elle. Et ce lien l’aurait changé. »
Giorgio reprend :
« Magister, merci pour cette présentation très instructive, comme toujours. »
« Le capitaine Catalano a obtenu cette arme lors de ses voyages aux abords des iles pirates. Cette malédiction a dû jouer un rôle certain dans l’évolution de son comportement. Mais ce n’est pas tout. »
Il désigne un paquet de documents empilés sur son bureau.
« D’autres indices se trouvent dans les documents que vous avez trouvé dans la cabine du capitaine. »
Etrange Escale
« Nous avons retrouvé plusieurs journaux de bord relatant les précédents voyages d’Igniacio Catalano et de son équipage dans l’Archipel Pirate. »
Il s’interrompt un instant pour jauger vos réactions, puis poursuit :
« Mais ce sont surtout l’analyse croisée du journal officiel du navire et des notes personnelles du capitaine qui révèlent la vérité… ou du moins, une part de celle-ci. »
Il s’approche du bureau, en retire quelques feuillets, et les feuillette brièvement.
« Il y a plusieurs mois, lors d’un convoi en direction des Colonies de l’Est, le navire aurait été dévié de sa route par une tempête soudaine. Le capitaine a alors ordonné une escale sur une petite île, isolée, au large des territoires de Nancy et Morgan. Une île non répertoriée. »
« Catalano y est descendu à terre, accompagné d’une petite troupe de marins… et du jeune Technomage Benito Vilverdi. Ce dernier était là pour herboriser, prélever des échantillons et observer d’éventuels catalyseurs technomagiques. »
À cet instant, le Magister Meraviglia hoche lentement la tête, comme pour confirmer.
« Selon le journal de bord officiel, ils auraient été attaqués par des autochtones hostiles. Trois marins auraient péri. Le sabre — cette arme maudite — aurait été récupéré à l’issue de ce combat. »
Giorgio marque une pause, puis son regard devient plus sombre :
« Mais en confrontant ce récit aux notes personnelles du capitaine, et à d’autres documents retrouvés dans sa cabine, plusieurs incohérences apparaissent. »
Le Maître Inquisiteur Mastandi, jusque-là silencieux, plisse les yeux.
« Incohérences… ou mensonges délibérés. »
Giorgio acquiesce brièvement, avant de poursuivre :
« Aucun autre homme que les trois portés disparus n’est revenu blessé de cette prétendue attaque. Pas une égratignure. Et dans ses écrits privés, Catalano ne fait jamais mention du combat. Pas une seule fois. »
Le silence se fait pesant dans la pièce. Le Technomage, pensif, tapote le bois de la table du bout de ses gants.
Giorgio reprend,
« Au contraire, il parle de l’île avec des termes presque… mystiques. Il la qualifie de « providentielle », écrit vouloir y retourner. Ce qui est certain, c’est que ce séjour a marqué un tournant. Dès son retour, Catalano a commencé à s’isoler. À s’éloigner de ses officiers. À contourner les ordres. Et petit à petit, il a glissé vers la mutinerie. »
Le Culte des Kuo-Toa
« Nous avons également trouvé dans les documents que vous avez ramené un texte particulièrement surprenant qui soulève de nouvelles inquiétudes.
Il s’agit vraisemblablement d’extrait d’un journal, écrit par un marin. Mais ce n’est pas un texte complet, ni je pense, l’œuvre originale, plutôt une copie. Comme un ensemble de texte que quelqu’un a considéré comme suffisamment important, voire même « sacré », au point d’en faire la copie conforme. »
Il échange un regard grave avec le Maître Inquisiteur Mastandi, dont le visage se ferme encore davantage à ces mots.
« Ce texte semble avoir été rédigé à l’origine par un marin d’un tout autre navire, également engagé dans une mission dans l’Archipel Pirate. Selon le récit, leur bâtiment aurait accosté sur une petite île pour se ravitailler en eau douce. C’est là que l’auteur du journal dit avoir découvert une créature étrange… »
Le Magister Meraviglia fronce les sourcils et murmure :
« Une Kuo-Toa. »
Giorgio hoche lentement la tête.
« En effet. Il la décrit comme une créature au corps de poisson, mais dotée de membres humanoïdes. Petite, grotesque, presque risible. Et c’est sans doute ce qui a d’abord désarmé l’équipage. Le marin l’a rapportée à bord, en cachette, comme on ramène un animal exotique. L’équipage l’a adoptée comme une mascotte. »
Un silence lourd s’installe dans la pièce.
« Mais la chose a grandi. Et elle a commencé à… parler. Ou du moins à formuler des sons, des mots. Des idées. D’abord des borborygmes que les marins ont traduits par Kuo-Toa. Puis des phrases. Des pensées. Des murmures. »
Le ton de Giorgio se fait plus dur.
« Ce qui n’était qu’une curiosité est devenu une obsession. Le marin qui l’avait ramenée à bord s’est mis à lui vouer un véritable culte. Puis il a commencé à écrire. À prophétiser. »
Le Magister Meraviglia ferme les yeux un instant, l’air las.
« La créature lui parlait d’une entité… une déesse des abysses. Blibdoolpoolp. La Mère Océane. Une horreur venue des profondeurs, au visage de langoustine, au regard vide et infini. »
Mastandi se lève d’un mouvement sec, les poings crispés.
« Et c’est là que la folie s’installe. Le marin s’autoproclame prophète. Il convertit ses compagnons. Il installe un sanctuaire dans les égouts de la ville — nous en sommes maintenant certains, il s’agit de celui que vous avez découvert près de la Taverne des Tires-Boulines et où votre camarade Atioso a trouvé la mort. »
Giorgio continue, implacable :
« Le texte détaille les rituels : des prières incompréhensibles, des chants guturaux, des sacrifices de poissons, de crabes, d’animaux marins jetés vivants dans des bassins stagnants. Une religion née du délire de ces dégénérés. »
Idoles et parasites
Giorgio ajoute l’air grave :
« Et ce n’est pas une coïncidence. Dans les cales de l’Orzossi 4, nous avons retrouvé plusieurs idoles représentant cette… chose. Des statuettes au visage crustacé, semblables à celles retrouvées au Tires-Boulines. »
Mastandi, blême, gronde :
« Je les ai faites brûler sur-le-champ. Aucune de ces abominations ne doit subsister. »
Le Magister Meraviglia, impassible, ajuste ses lunettes et répond d’un ton calme, presque détaché :
« C’est regrettable. J’aurais aimé en conserver une pour l’étudier. Il aurait été utile de déterminer si ces idoles n’étaient que des colifichets superstitieux… ou si leur forme même servait de vecteur à une influence magique. »
Mastandi se redresse, l’indignation frémissante dans sa voix:
« Magister, ce que vous appelez “forme” ou “influence” n’est rien d’autre que de la théurgie impie. Ce n’est pas un objet d’étude, c’est un poison. Et le seul remède au poison, c’est le feu. »
Meraviglia incline légèrement la tête, sans se troubler :
« Je ne nie pas le danger. Mais dans le cas du jeune Vilverdi, d’après le témoignage de la Squadra Spéciale, je suis convaincu qu’il ne s’agissait pas d’une possession au sens théurgique du terme. Ce garçon a été exposé à un type de parasite… mental. Une créature qui manipule l’esprit directement, par des moyens que nous ne comprenons pas encore. Cela relève bien davantage de la magie psionique, ou, si l’on veut être précis, de la magie mentaliste. »
Il s’interrompt un instant, scrutant ses interlocuteurs avec attention.
« Nous connaissons mal cette discipline. Et encore moins ses interactions avec la Technomagie. C’est un territoire inexploré. Si nous pouvions, un jour, étudier un spécimen vivant… »
Mastandi frappe du poing sur la table, furieux :
« Magister, votre curiosité porte en germe la désobéissance, l’inversion des valeurs, et la chute de la civilisation. »
Il lance un regard noir à Julia.
« Et si vous voulez mon avis, il y a déjà bien trop « d’expérimentations hétérodoxe » dans ce groupe. »
Giorgio intervient sèchement :
« Ça suffit. Vos querelles idéologiques n’ont pas leur place ici. »
Son regard froid balaie la pièce, imposant le silence.
« Nous sommes ici pour comprendre une menace, pas pour discuter doctrines. Concentrez-vous sur la mission. »
Eradiquer l’invasion des Kuo-Toa
Le silence retombe, lourd et tendu. Même Meraviglia, pour une fois, acquiesce sans mot dire, tandis que Mastandi croise les bras, toujours aussi sombre.
Giorgio reprend, son regard rivé sur les documents étalés devant lui :
« Nous avons trouvé dans les notes de Catalano des indices concordants : lors de son dernier voyage, il apparait comme clair que l’escale n’était pas un hasard, mais plutôt une étape délibérée. Ce mystérieux marin, l’auteur de ces notes sur le Kuo Toa faisait vraisemblablement parti de l’équipage. Peut-être même qu’une grande partie de l’équipage était déjà des suivants de son monstrueux culte. »
Meraviglia, pensif, caresse sa barbe du bout des doigts, avant d’intervenir d’une voix calme :
« Je suis même tenté de penser que l’équipage a délibérément provoqué la dérive. Une fois sur cette île, Catalano et Vilverdi n’ont pas seulement été influencés : ils ont été convertis. L’un, par cette lame maudite… l’autre, par une forme de parasitisme mental dont nous ignorons encore presque tout. »
Giorgio hoche la tête, approuvant.
« D’après les notes secrètes que nous avons trouvées, il semble qu’ils aient embarqué plusieurs Kuo-Toa à bord de l’Orzossi 4, les ramenant discrètement jusqu’à Anima. Et le but de la mutinerie était vraisemblablement de retourner sur cette ile pour en ramener encore plus, ou peut-être même pour faire appel à des créatures encore plus terribles. »
Meraviglia reprend avec une intensité retenue :
« Ces notes sont par endroits délirantes, presque incompréhensibles, mais au milieu des imprécations destiné à leur dieu à tête de langoustine, elles font plusieurs fois références à ce qui me semble être une description du Kraken mythologique et peut être à d’autres créatures apparentées dont la forme exacte m’échappe mais qui se distingue par la présence de tentacules. »
Mastandi, blême, explose :
« Hérésie! Chaque mot que vous prononcez est une offense à la raison et à l’ordre ! Cette corruption doit être éradiquée. Sans discussion. »
Giorgio reprend d’un ton sec :
« Oui, c’est bien l’objectif de notre mission. Voilà ce qui apparait clairement : »
Il énumère, ses mots nets comme des ordres :
« Premièrement : un repaire de Kuo-Toa existe dans les égouts d’Anima. Il abrite plusieurs de ces créatures et très probablement des cultistes fanatiques. »
« Deuxièmement : le marin qui semble être le fondateur du culte n’était pas à bord du navire. Il doit être là-bas, tapi au cœur du sanctuaire. »
« Troisièmement : nos informateurs du Faubourg des Marins ont repéré une piste. Des allées détournées, des trappes ouvertes, des traces de vase et de symboles marins tracés à la craie. »
Il croise les bras.
« Votre mission est simple : vous suivez cette piste. Vous localisez le repaire. Vous le neutralisez. Complètement. »
Mastandi, conclu, manifestement satisfait de lui-même :
« Voilà ! Poisson, langoustine ou calamar, vous cramez tout. Sans exception. »
A suivre.