Faim – Knut Hamsun
J’avais lu il y a quelques temps Pan de Knut Hamsen. Comme j’avais bien aimé j’avais commandé un autre livre du même auteur (qui décidément aime les titre court) : Faim. C’est un petit livre qui se lit vite. Pourtant au début j’ai failli le reposer car il me semblait que ça n’allait nulle part. Au final j’ai réussi à accrocher et j’ai assez aimé. C’est clairement pas un livre indispensable, mais ca se lit bien pour passer le temps.
Un homme affamé
L’histoire se passe au début du XXème siècle à Oslo. Le narrateur nous raconte son quotidien d’affamé errant dans les rues de la ville. On ne saura au final pas grand-chose sur le narrateur sinon qu’il est éduqué et qu’il se veut écrivain, ou journaliste.
Le livre raconte son obstination à vouloir vivre (et surtout manger) de sa plume, et son échec. Si quelque fois un journal accepte de publier un de ses textes, l’argent gagné ne dure jamais longtemps (d’autant qu’il a tendance à le claquer un peu vite) et il retombe assez vite dans la misère.
La faim le saisit alors et le rend à moitié fou, le faisant divaguer, errer sans but, et faire des conneries qui n’arrangent pas sa situation. Et du coup, oui on rigole de ses mésaventures.
La distinction
Pour autant le narrateur se refuse obstinément à se comporter en vrai pauvre. Il se mêle finalement assez peu au peuple, ne cherche pas de travail manuel pour manger, il se refuse à mendier ou à manger la soupe populaire et se comporte toujours avec la plus grande honnêteté.
Je pense d’ailleurs que le vrai sujet du livre est là. Le narrateur refuse sa condition réelle (c’est-à-dire comme un pauvre) et se comporte selon sa condition fantasmé (un bourgeois, voir un noble). En creux apparaît la distinction entre les vrais pauvres et le bourgeois affamé qui sait que de toute façon sa condition est transitoire puisqu’il possède le capital culturel de sa classe et qui quelque part fait un peu exprès de se complaire dans sa misère.
D’ailleurs le livre s’arrête (spoiler) pile lorsque le narrateur se décide enfin à prendre un travail manuel. Seule alternative pour s’échapper de la pauvreté, et on le devine : mettre des sous de côté pour plus tard relancer sa carrière d’écrivain.