Même pas mort – Jean Philippe Jaworski

Même pas mort – Jean Philippe Jaworski

Nouvelle fiche de lecture, cette fois pour un roman : Même pas Mort de Jean Philippe Jaworski. Un récit héroïque fantasy se déroulant dans l’antiquité celte. Comme pour ses livres précédents (dont j’avais parlé ici ou ), je l’ai dévoré : un bon gros kif.

Roman historique ou héroïque fantasy ?

Alors s’agit il vraiment de fantasy dans ce roman ?

c’est un peu discutable. Le monde dans lequel se déroule l’action est bien le nôtre, situé dans un lointain passé : l’antiquité celte. Quant à la présence de magie, ou du surnaturel elle est aussi un peu discutable. La plupart des éléments surnaturel du récit, peuvent correspondre à l’interprétation qu’en ferait un narrateur qui croit à la magie et aux dieux.  

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En fait c’est, pour moi, l’une des grosses réussites de ce roman : nous rapprocher de ce que pourrait être l’état d’esprit d’un personnage qui vit dans ce monde qui n’a pas encore congédié la magie et tué les dieux.

L’univers proposé est alors tout aussi dépaysant qu’un univers de fantasy. Les personnages obéissent à des rites et des croyances (qu’ils ne prennent pas forcément le temps de nous expliquer et qu’on découvre peu à peu). Ils vivent dans un monde au protocoles sociaux différents (dons / contre dons, banquets, rite de passage, interdits). Et au final, le seul point d’ancrage avec notre monde reste des correspondances géographiques (à condition de faire quelques recherches sur les noms modernes de ces sites gaulois pour mieux situer l’action).

Pour moi ça a super marché et j’ai vraiment adhéré à l’univers.

Des questions sur l’Historicité 

Malgré tout, je pense qu’il faut sans doute relativiser le côté historique. On sait, à ma connaissance, finalement assez peu de chose sur la période. Et une grande partie de ce qui est proposé a dû être reconstruit.

Je me demande aussi dans quelle mesure, certaines caractéristiques sont effectivement attestées chez les Celtes à cette époque, et pas simplement considéré comme « probable » car connu chez d’autres peuples « barbares » indo-européens organisé en « chefferies ».

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Par exemple tout le rituel du banquet, des liens de dons / contre-dons entre guerriers et chefs, même du rôle des bardes et de leur poésie, pourrait être assez facilement appliqué à la société nordique du VIII – X -ème siècle EC (soit 1000 ans plus tard, sur une zone géographique différente). Et oui du coup, cf le livre que je lisais précédemment (toutélié!)

Est-ce un emprunt ou une similarité attestée ? bah je n’ai pas la réponse… mais peut être que je vais chercher du coup (et que j’en reparlerai alors dans les prochaines chroniques de la suite du cycle).

Une trame un peu incongrue

Au niveau de l’histoire, le roman suit une trame un peu déroutante à certain moment, avec des flashbacks, et des flashbacks dans les flashbacks, qui sont en fait peut être pas exactement des flashbacks.

Bon après ça reste tout à fait facile à suivre. Le reproche (si c’en est un) n’est pas là. C’est plutôt qu’à certain moment je me disais : « non mais l’histoire là elle était bien, je veux savoir la suite, pas ce qu’il s’est passé avant ».

Au final pas de regret, tout fini par tomber en place, ce qui semblait être une digression n’en était pas une, et le final est un bon gros kif.

Là où je craignais un peu qu’il nous balade avec une fin qui ne finit pas et « mystère, mystère …. Rendez-vous dans le tome 2 », on a une vraie fin d’histoire, une compréhension complète et un roman cohérent.

Un style qui envoie toujours autant

Enfin, comme pour les livres précédent de Jaworski, je suis toujours aussi fan du style d’écriture. Putain c’est juste bien écrit et joli quoi. Toujours un vocabulaire très riche et une puissance d’évocation qui fait naitre des images, puis tout un monde dans ma tête. Voilà c’est top quoi.

Allez, s’il fallait faire un petit reproche quand même : on reste centré sur un seul personnage. Bon c’est dans l’idée du livre hein, mais c’est un peu dommage. Je crois que je préfère lorsque plusieurs voix, plusieurs visions différentes, plusieurs vécus sont confrontés (comme ce que fait Damasio dans un style très différent, ou comme c’est le cas dans les recueils de nouvelles qu’a écrit Jaworksi, ou l’univers se montre par petite touches).

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