Gaspard de la Nuit – Aloysius Bertrand
Aujourd’hui on parle d’une petite lecture de vacances avec ce recueil de poèmes en prose. Il s’agit à priori d’un des premiers essais de poèmes en proses au XIXème siècle. Et franchement ça se lit bien et c’est assez efficace.
De la prose recroquevillée
Il s’agit donc de petit poèmes de rarement plus d’une page chacun. Ils sont regroupés en 6 « livres de fantaisie » chacun traitant d’un thème différent. Globalement l’ambiance est très médiévale, parfois fantastique et un peu gothique. On a donc des textes court, qui raconte rarement une histoire complète.
Il est d’ailleurs intéressant de lire les versions préliminaires de certains poèmes (qui sont données en annexe). On y constate que certains poèmes étaient bien plus long dans les versions intermédiaires et qu’ils ont été raccourcit. On sent un effort de l’auteur pour recroqueviller son texte à sa plus pure essence.
Evidemment le risque c’est qu’à force de réduire on ne comprenne plus rien. Généralement c’est évité et ça reste donc compréhensible ou du moins sensible : c’est-à-dire qu’à la lecture on ressent une ambiance, une atmosphère, sans avoir tous les détails, un peu comme les paroles d’une chanson.
Une galerie de tableaux
En fait chaque poème est conçu comme un tableau. Ce qui semble avoir été l’inspiration de l’auteur puisqu’il fait référence directement à Rembrandt et Callot.
L’effet de ces poèmes est donc assez semblable à celui d’une galerie de tableaux. Certains raconte une histoire, plus ou moins en détail. Certains attirent l’œil plus que d’autre. Et on peut passer rapidement de l’un à l’autre ou au contraire se fixer sur l’un d’eux pour essayer de bien capter le ressenti qu’il invoque en nous. Au final c’est assez efficace, ça se lit vite et c’est un format plutôt rigolo.